Le retour des corsaires

Un silence étrange régnait sur la jungle. Les grenouilles s'étaient tues, on n'entendait plus les bruissements d'ailes des oiseaux, même l'eau qui coulait lentement le long de l'écorce des palétuviers semblait s'être arrêtée. La vie avait quitté la mangrove. Un reptile de grande taille, pourvu d'ailes membraneuses et d'un bec acéré, poussa alors un croassement sinistre, et prit son envol. Il s'éleva dans l'atmosphère moite de la jungle, tourna autour d'un arbre avec une pirouette gracieuse, puis se posa sur une branche en hauteur. Rien. Le calme oppressant qui dominait le lieu était revenu. Le téradon enfoui son bec sous son aile, comme s'il se grattait, puis reprit sa pose, droit, immobile, telle une gargouille de marbre.

Soudain, il sauta de la branche sur laquelle il se trouvait, et fondit sur le sol à une vitesse prodigieuse ! Telle une flèche, il traversa les feuillages jusqu'à parvenir à son but, il ouvrit son bec, prêt à mordre, et frappa !
Il bougeait encore, agité de brusques soubresauts, alors que sa tête gisait à quelques pieds de son corps. L'elfe posa sa botte recouverte d'acier sur la poitrine du pauvre animal, et appuya longuement, broyant ses côtes. Alors que le téradon cessait enfin ses mouvements de marionnette, le corsaire enfonça sa lame dans le corps inanimé de sa victime. Sa cape d'écailles luisantes scintillait sous les traits de lumières qui perçaient la canopée, tandis que son masque d'or pur était semblable à un véritable soleil. Avec un bruit écoeurant, il extirpa son arme du cadavre, dont le sang écarlate s'accordait de manière sinistre avec la couleur de sa lame. Un poignard était rangé à la ceinture de l'elfe, arborant la même teinte sanguine. Derrière son masque, qui aurait suffit à acheter la moitié de l'empire, ses yeux brillaient d'une lueur malsaine, avec une froideur métallique. Le regard d'un tueur.

D'autres elfes sortirent des feuillages, tous équipés de la même armure violette, et d'une cape faite d'écailles de dragon. Leur équipement hétéroclite comprenait aussi bien des lames de jets que des épées, ou encore de petites arbalètes de poing. Leur casque ouvragé rappelait les créatures marines que l'ont pouvait voir au nord, loin de la Lustrie : les eaux glacées de Naggaroth. Les corsaires elfes noirs établirent rapidement un périmètre de sécurité dans la mangrove, malgré l'eau qui leur arrivait aux genoux. Ils étaient 30, sans compter leur chef. A en juger par l'armure, 4 femmes se trouvaient parmi eux. Dans leurs yeux pouvait se lire la même détermination féroce qui caractérisait la race maudite des Druchii. Le meneur rinça son épée dans l'eau saumâtre, et la rangea rapidement, faisant claquer sa cape. Tous se tournèrent vers lui, disciplinés et attentifs, avec une précision elfique. Suspendus à ses lèvres, ils attendaient.

- ... Nous partons. Trouvons un endroit moins humide, allez.

La voix de Lokhir était semblable à une lame tranchante comme le diamant. Il avait presque murmuré, mais une autorité indicible et terrifiante émanait de lui. Ses ordres ne furent pas contestés un instant, et sans même lui répondre, les elfes s'exécutèrent.

***

Alors que l'expédition reprenait sa marche, Xahuatl sortit de sa cachette, et retrouva sa teinte normale, d'un vert vif. Prenant garde de regarder tout autour de lui, il se rua vers sa cité, comme si tous les démons du chaos étaient à ses trousses. Tlaxtlan devait être prévenue. Le pillard de Chupayotl était de retour.


Un petit récit, simple, dont voici l'introduction. j'espère que vous prendrez plaisir à le lire, cela fait un moment que je RP sur le net.

Pas mal. J'attends la suite. Mais bon, 30 malheureux corsaires auront du mal face à un cié d'hommes lézards !

Itzi-Bitzi a écrit:

Pas mal. J'attends la suite. Mais bon, 30 malheureux corsaires auront du mal face à un cié d'hommes lézards !

Pas besoin d'être nombreux pour infiltrer un lieu... Et encore moins pour dérober quelque chose.

Tenoqual a écrit:

Pas besoin d'être nombreux pour infiltrer un lieu... Et encore moins pour dérober quelque chose.

Quand même audacieux le Lokhir! S'il se débrouille bien, il ne devrait en effet pas avoir trop de mal à s'infilter dans la cité mais c'est déjà mal parti avec le skink caméléon.
En tout cas le texte lui commenc très bien. Va-t-il y avoir une suite un jour?